Avec sa "copine" Eva Joly, Cecile Duflot a insisté lors des journées d'été des écologistes sur la bonne entente entre les Verts et les nouveaux arrivants d'Europe Ecologie. Mais Schtroumpf grognon alias Daniel Cohn-Bendit n'a pas l'air d'accord

"C'est de très, très bonnes journées !", voilà comment le grand rassemblement des écologistes, qui a eu lieu ce weekend à Nantes, a été décrit par la secrétaire nationale des Verts. Cécile Duflot croit dur comme fer à l'union entre les anciens Verts et les nouveaux d'Europe Ecologie. Eva Joly, la candidate désignée à la présidentielle 2012, a acté ce rassemblement en clôturant ces journées d'été main dans la main avec Cécile Duflot, sous les applaudissements des militants.
Tous avec Eva
L'ancienne juge d'instruction se voit déjà pousser des ailes et a prouvé qu'elle était capable de rassembler tous les écolos autour d'un même projet : battre Sarkozy, "puéril, superficiel, populiste"et "impuissant à gérer la France". Eva Joly est déjà sur les rangs pour 2012 mais avant cela il faut faire taire les rumeurs, d'après elle purement issues des médias car les écolos s'aiment profondément : "les journalistes pensaient qu’entre nous ce n’était qu’antagonisme. Ils manquent d’imagination", si Eva le dit … Cécile Duflot assure également que la "complémentarité avec Eva Joly est assez naturelle", les deux femmes sont même"copines". On parle donc du joyeux binôme pour prendre la tête du nouvel organigramme du "troisième parti" national, et pourquoi pas pour se présenter ensemble à la présidentielle. "L'idée du ticket [Joly-Duflot] est une idée du politologue Bastien François. Une manière de sortir de la logique de personnalisation de cette élection. Mais tout ça se discutera.", a souligné la leader des Verts au Point.
Le problème Cohn-Bendit
Après autant de standing ovations à Nantes, pas de doute qu'Eva Joly fait l'unanimité auprès des militants Verts mais son manager, Daniel Cohn-Bendit, frise l'impopularité. De l'aveu de Cécile Duflot, Dany le rouge n'est en réalité qu'un "Schtroumpf grognon". L'initiateur d'Europe Ecologie a d'ailleurs menacé plusieurs fois de démissionner. Il ne veut pas d'un double ticket Duflot-Joly et s'est passablement énervé après que Jean-Vincent Placé a déclaré que le mouvement prenait un tournant "anti-capitaliste". Eva Joly affirme pourtant que son mentor ne l'abandonnera pas et rappelle à qui veut l'entendre que sans Dany, les écologistes n'auraient pas autant de succès qu'aujourd'hui : "Si nous sommes là, c’est grâce à Dany. Il a eu une vision. Il a compris que si les Verts restaient enfermés dans un univers restreint, ils seraient condamnés à être un petit mouvement".
Ne pas gâcher cette opportunité
Les Verts ont toujours été critiqués pour leur morcellement. Leur manque de cohésion leur a joué des tours lors de nombreux scrutins. Le rassemblement avec Europe Ecologie tant désiré par Cécile Duflot et Eva Joly doit permettre de renforcer un mouvement qui a aujourd'hui de plus en plus de poids sur la scène politique française. L'ancienne juge d'instruction est fin prête à incarner le visage de la nouvelle écologie. Les assises de l’écologie les 13 et 14 novembre à Lyon devront mettre un terme aux dernières querelles et régler les questions structurelles. Seule point d'interrogation : l'irréductible Dany arrivera-t-il à faire des compromis pour que le couple Verts-Europe Ecologie vive heureux ?
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) lundi 23 août 2010
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Article du JDD, Les écolos entre crispation et ouverture