Alain Minc, tu sens très très mauvais des fesses
27/08/2010
Comme vous le savez, il n’est pas dans mes habitudes de prendre la défense du Pape. Par principe, il me dérange.
Mais lorsque je lis que ce gnome d’Alain Minc se permet de lui nier le droit de s’exprimer sur les Roms, en tant qu’« héritier » de l’histoire allemande, j’ai juste envie de pleurer. Pleurer de honte. Honte, parce qu’Alain Minc s’exprime en tant que Français et en tant que « conseiller officieux » du Président français lorsqu’il dit à la radio : « J’ai envie d’exploser un peu. Ce pape allemand ? Parler comme il a parlé ? En français ? », « On peut discuter [de] ce que l’on veut sur l’affaire des Roms, mais pas un pape allemand », « Jean-Paul II peut-être, pas lui » (trop aimable, vraiment). Enfin, il a ajouté, pour justifier son vomi, que « son insensibilité qu’on a mesurée quand il a réinstallé un évêque révisionniste, son insensibilité à l’Histoire, dont il est comme tous les Allemands un héritier, non pas un coupable mais un héritier » devrait lui interdire la parole. Enfin, la parole sur ce genre de sujets bien sûr, parce que si Benoît XVI souhaite parler de légumes, de prix de l’immobilier ou encore de préservatifs, pas de problème, ça ne dérange pas cette andouille. Dites-moi que je rêve.
Comment peut-on oser, en 2010 de surcroît, proférer des propos si indignes de notre pays (soi-disant patrie des droits de l’homme), si indignes d’un homme éduqué. Un connard, certes, mais un homme éduqué.
Si un Allemand, pape ou pas, ne peut pas s’exprimer sur toute question touchant aux droits de l’homme parce qu’il est héritier de l’histoire et donc de l’Allemagne nazie, qui a le droit de s’exprimer ?
Un Français, lui-même héritier de Vichy ? Un Russe, héritier des goulags, un Polonais, héritier du ghetto de Varsovie, un Autrichien, compatriote d’Hitler, un Américain, héritier de la ségrégation, un Anglais, héritier du colonialisme, un Afghan, compatriote des Talibans, un Chilien, héritier de Pinochet, un Japonais, héritier de l’expansionnisme militaire, les Roumains, héritiers de Ceausescu ? Qui peut donc s’exprimer aujourd’hui selon Monsieur Minc ?
Les Suisses peut-être, la Costaricains sans doute, mais surtout lui certainement, et notre Président, le grand humaniste. Ces deux derniers ont semble-t-il le droit de s’exprimer et de dire ce que bon leur semble, au risque de cracher sur les valeurs si chères à notre pays, sur des valeurs qui ont justement permis la réconciliation avec l’« ennemi historique » à qui des hommes de paix ont tendu la main pour créer l’Europe.
La France et les Français ne font-ils pas partie de ceux qui devraient s’abstenir de juger les allemands, quand certains de leurs ancêtres ont été si heureux de servir ce même ennemi historique le 16 juillet 1942 ?
Quelle sorte d’individu peut tenir de tels propos aujourd’hui ? Quelle sorte d’individu ose se réserver le droit de servir ses propres intérêts et ceux de son Despote Président au détriment de 60 ans d’histoire ? De 60 ans de construction européenne, de construction de la paix entre les peuples, de 60 ans de réconciliation et d’amitié. Est-ce que la France, héritière de Vichy, si l’on suit la logique de ce têtard, peut justement se permettre de donner ce genre de leçons à sa voisine ? Surtout lorsque sa voisine fait preuve d’une telle humilité depuis 60 ans, présente ses excuses depuis 60 ans, ne cesse de prendre le parti d’Israël depuis 60 ans. Qui n’a pas vu ou entendu parler des larmes d’Angela Merkel à la Knesset ? Est-ce que les Allemands doivent être tenus pour responsables jusqu’à la 182e génération sous prétexte que l’Holocauste est un des pires crimes de l’histoire ? Apparemment oui, selon Alain Minc.
Enfin, si je ne reconnais pas à des baraques à frites comme Roger Hanin le droit de pardonner à l’Allemagne nazie des crimes dont sa famille et lui-même n’ont pas eu à souffrir, je ne vois pas au nom de quoi Alain Minc, quelle que soit son histoire personnelle – et elle ne m’intéresse pas – serait en droit d’instrumentaliser l’histoire et ses victimes de la sorte, en interdisant à un Allemand de parler de droits de l’homme.
Qu’il s’en prenne au pape, ça le regarde, mais au pape en tant qu’Allemand, ça me donne des envies de contumace. Ou du moins, de retrait de nationalité, tiens, pour rester dans le thème. Et encore, je reste polie.
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