HSBC séduit, malgré sa réputation
La filiale du géant britannique voit ses clients continuer de lui apporter des capitaux. 80% de ces fonds proviennent d’Asie. Son responsable, Alexandre Zeller, reconnaît que ses collaborateurs ont «souffert» ces derniers mois
Rarement bilan d’étape d’une banque privée n’aura été suivi avec autant d’attention. Une curiosité suscitée par le choc sans précédent subi l’automne dernier par la filiale de gestion de fortune du géant britannique HSBC: le vol par un de ses ex-employés – le désormais célèbre Hervé Falciani – de données confidentielles sur 24 000 de ses clients, puis leur obtention par les services fiscaux français, italiens ou espagnols.
Envisagés à l’aune de cette affaire ayant secoué la place genevoise, les chiffres dévoilés jeudi par HSBC Private Bank (Suisse) apparaissent comme une surprise aux yeux de nombreux banquiers. Les clients de HSBC ont continué de lui apporter 3,2 milliards de francs nets supplémentaires entre janvier et juin. Plus de 80% de ces capitaux frais proviennent d’Asie. Les clients européens et israéliens – les premiers étant les plus inquiétés par ce vol de données – ont retiré quant à eux 600 millions nets.
«La moitié du travail fait»
Directeur général de HSBC Private Bank (Suisse), Alexandre Zeller qualifie de «feu de forêt médiatique», le bruit autour de l’affaire Falciani. «En six mois, les clients ont digéré [l’événement] et en ont tiré les conséquences; si cela avait posé un problème pour la majorité d’entre eux, nous n’afficherions pas de tels chiffres aujourd’hui», martèle-t-il.
A ses yeux, cette résilience tient «au travail énorme fourni par la banque ces derniers mois». Alexandre Zeller admet que ses collaborateurs «ont souffert», près de trois cents d’entre eux ayant bénéficié de l’appui de cellules de soutien dans la gestion de crise. Aujourd’hui, la «quasi-totalité des clients affectés» a été contactée et la «moitié du travail a été fait», précise-t-il. Ceci «ne veut pas dire que l’affaire est terminée». Les clients touchés n’ayant encore rien fait quitteront-ils l’établissement dans les mois à venir? «Certains le décideront, d’autres pas, mais la tendance sera probablement similaire sur les six prochains mois à venir», prédit le directeur général. Alexandre Zeller estime même que la banque «sortira renforcée» du «plus grand test de résistance que l’on aurait jamais pu imaginer».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire