![]() |
Electricité : Paris lance Transgreen
[ 05/07/10 - 15H20 - Les Echos - actualisé à 15:47:47 ]
Cette initiative française s'inscrit dans le cadre du Plan solaire méditerranéen. A la clef, l'acheminement par des câbles sous-marins d'une partie de l'électricité produite par les rives sud de la Méditerranée.
L es Echos (avec AFP)
L'initiative Transgreen, qui doit réunir les industriels de l'énergie pour créer un réseau de liaisons électriques sous-marines sous la Méditerranée vient d'être officiellement lancée par les Pouvoirs publics français.
Treize groupes industriels * ont signé un protocole d'intention, qui déboucher sur la constitution d'une entité juridique commune qui aura pour objectifs de proposer un schéma directeur technique et économique, de développer des coopérations techniques et technologiques avec les pays de la rive sud, et de promouvoir un cadre institutionnel favorable aux investissements et à la rentabilité des projets sur la rive sud. «Ce projet a des dimensions réglementaires, institutionnelles et politiques extrêmement complexes», a reconnu Jean-Louis Borloo. Ce consortium, qui sera mené par EDF, compte parmi ses membres les groupes français Areva, Alstom, les espagnols Abengoa et RED Elétrica, ou encore l'allemand Siemens. L'objectif de cette structure, qui disposera dans un premier temps d'un budget modeste de «2 à 3 millions d'euros», n'est pas d'investir dans les infrastructures mais «de promouvoir ce type d'interconnexions», a expliqué André Merlin, président du Conseil de surveillance d'ERDF et RTE, filiales d'EDF. «L'objectif est que le bureau d'étude soit pleinement opérationnel d'ici la fin de l'année», a souligné André Merlin, évaluant que le coût total du projet était, pour la partie transport d'électricité «de l'ordre de 8 milliards d'euros».
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du Plan solaire méditerranéen qui prévoit la construction, d'ici 2020, au sud et à l'est du bassin méditerranéen, de capacités de production d'électricité renouvelable, notamment solaire, de 20 gigawatts (GW). Sur ce total, environ un quart (5 GW) serait exporté vers l'Europe tandis que la part de l'électricité renouvelable et nucléaire doit passer de 45% à 66% dans la production électrique européenne à l ‘horizon 2020.
«Ces autoroutes énergétiques sont absolument indispensables», a estimé le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo lors de la signature du protocole d'accord, soulignant que ce réseau permettrait, grâce aux tarifs de rachats européens, de contribuer à la rentabilité des projets d'énergie renouvelable au sud, en particulier au Maghreb. Pour Henri Guaino, conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, le lancement de ce partenariat est «la meilleure réponse à tous ceux qui font preuve très grand scepticisme à l'encontre de l'Union pour la Méditerranée».
Selon ses concepteurs, Transgreen est complémentaire du projet Desertec... Cette initiative allemande qui compte une vingtaine de partenaires, vise à créer d'ici à 40 ans un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du nord et au Moyen-Orient, censées fournir à terme jusqu'à 15% de la consommation d'électricité de l'Europe.
* Abengoa, l'AFD, Alstom, Areva, Atos Origin, CDC Infrastructure, EDF, Nexans, Prysmian, RED Eléctrica de Espana, RTE, Siemens, Taqa Arabia
Treize entreprises ont signé le protocole d'intention : Abengoa Solar (Madrid) Agence Française de Développement (AFD), Alstom, Areva, Atos Origin, CDC infrastructure, EDF, Nexans, Prysmian, RTE, Siemens, Taqa Arabia (Le Caire) et Veolia Environnement sont les premières entreprises partenaires de cet ambitieux projet.
L'Italien Terna (Rome) et l'Espagnol Red Electrica (Madrid) pourraient également rejoindre prochainement Transgreen.
Cette initiative est une réponse au projet allemand Desertec avec lequel les signataires entendent cependant travailler
Transgreen va désormais commencer son travail de mise en place d'une « structure qui étudiera les aspects techniques, industriels, économiques, financiers, réglementaires et institutionnels d'un réseau de transport d'électricité provenant notamment de sources renouvelables dans le bassin méditerranéen...Il s'agit de contribuer au développement coordonné d'une production d'énergie sûre et renouvelable et de son transport et de participer ainsi à la lutte contre le changement climatique et au renforcement de la compétitivité et de la sécurité énergétique des pays de l'Union pour la Méditerranée. La production de masse d'énergie renouvelable est en effet inséparable d'un réseau de transmission adapté pour collecter et transporter à grande distance l'électricité vers les zones géographiques de consommation. «
L'association d'industriels vise l'exportation de 5 GW vers l'Europe à l'horizon 2020 sur une production totale de 20 GW. Cette démarche s'inscrit dans le Plan Solaire Méditerranéen (PSM) proposé par l'Union pour la Méditerranée (UpM).
Elle devra également « promouvoir les industries européennes, d'Afrique du nord et du Moyen-Orient autour de l'enjeu du développement de l'énergie solaire et du transport à courant continu
Réagir à cet article